Réussir la transition
Informations & études

Se réinventer ensemble

15 SEPTEMBRE 2021
Cet été, le très attendu sixième rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) est paru et le moins que l’on puisse dire c’est que les conclusions de son premier volet ne sont guère rassurantes pour le climat.

La tâche était déjà immense, elle devient urgente. Immense car il ne s’agit pas seulement de demander aux producteurs d’énergie fossiles de résoudre le problème, mais il s’agit de transformer de fond en comble le système énergétique mondial (inscrit dans le triptyque habituel : impact environnemental / sécurité d’approvisionnement / accès à l’énergie). Or ce système a mis des années, des siècles à se construire avec l’idée d’apporter chaque jour de l’énergie plus disponible, plus fiable et moins chère. Urgente car le temps presse alors que le monde traditionnel de l’énergie est un monde de temps long.

Pour autant, les leviers sont connus : la technologie, les évolutions sociétales et les politiques publiques.

Sur ce dernier levier, l’Europe n’est pas en reste avec son ambitieux paquet « Fit for 55 » approuvé cet été. Bien sûr, nous aimerions, en tant qu’acteur du secteur pétrolier, davantage de neutralité technologique alors que nous sommes persuadés que les produits énergétiques liquides bas carbone1 ont un rôle à jouer. Nous aimerions également davantage d’attention apportée à préserver la compétitivité de nos entreprises mais on peut saluer l’ambition de cet arsenal législatif et souhaiter que de telles règles existent ailleurs qu’en Europe. Notons d’ailleurs qu’en France, la loi « climat et résilience», promulguée le 20 juillet, va dans le sens de cette ambition, tout en prenant en compte les attentes sociétales formulées par la Convention Citoyenne sur le Climat.

Sur le levier des évolutions sociétales, notre expérience du contact avec nos clients nous amène à penser qu’ils ont droit à une information plus claire et plus explicite quant au prix de l’énergie décarbonée. Il serait en effet illusoire de penser que ces transformations seront neutres en termes de coût pour le consommateur, qu’il soit particulier, entreprise ou collectivité.

Mais c’est surtout sur le troisième levier, celui des technologies, que nos entreprises ont décidé de jouer un rôle actif. Il ne s’agira pas seulement de transition mais bel et bien de transformation : transformation tout d’abord de nos procédés de fabrication mais aussi transformation de notre offre client puisque le défi va consister à aider nos clients à décarboner leurs consommations et leurs activités. La bonne nouvelle c’est que nous n’allons pas être seul pour relever ce défi. Je suis en effet frappé par le fait que les grandes innovations qui voient le jour ces derniers temps en matière de décarbonation sont des projets multi- acteurs où l’on retrouve des acteurs du monde académique, des startups, plusieurs entreprises du monde industriel et commercialet des acteurs du secteur public. La traditionnelle chaine pétrolière devient ainsi un cercle où chacun collabore avec ses spécificités et ses compétences. Comme si chacun se tenait la main pour se réinventer… ensemble…

Olivier Gantois

Président de l’UFIP

(Union française des industries pétrolières)

1- Les produits énergétiques liquides bas carbone sont soit produits à partir de biomasse ou de déchets, soit produits à partir d’hydrogène décarboné (carburants de synthèse).

Télécharger l'éditorial d’Olivier Gantois dans le n° d’août de « Energies Info », le magazine de la FF3C (Fédération Française des Combustibles, Carburants et Chauffage)

Précédent
Analyses de l’UFIP sur la nouvelle loi climat et…
Suivant
L’industrie pétrolière française en plein…